lundi 20 octobre 2008
Développement : La microfinance connait-elle la crise ?
La nouvelle société de microfinance en ligne Babyloan organisait mercredi dernier la première édition des « rencontres de Babyloan », un concept qu’elle souhaite reproduire chaque année. Objectif : réunir professionnels et amateurs, dont les « babyloaniens »(1) autour de conférences/débats sur le thème de la microfinance. Cette année, l’accent était mis sur la crise…
Les « rencontres de Babyloan » ont eu lieu mercredi dernier. Le concept : réunir professionnels et amateurs de la microfinance pour débattre des enjeux du secteur : une première édition sur fond de crise financière. D’après plusieurs intervenants, les institutions de microfinance (IMF) ne sont pas très impactées par la crise. Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde. Frédéric Roussel, cofondateur d’Acted, précise que certaines IMF avec qui travaille l’ONG ont vu leur taux d’impayés passer de 1,5 à 4%, soit un seuil déjà dangereux. D’autre part, les financements alloués aux IMF par les bailleurs pourraient connaître un ralentissement dans les prochains mois. Et les instituts qui se refinancent auprès des banques pourraient être « contaminés » par la crise. Se pose alors la question d’une intervention publique, sous forme de garantie par exemple. Mais pour les spécialistes, les IMF doivent surtout compter sur l’épargne des membres afin de ne pas dépendre entièrement de financements externes.
Au-delà de la crise
Cette rencontre était aussi l’occasion de soulever des problèmes plus profonds. En effet, si la microfinance est maintenant considérée par la plupart des organismes de développement comme un outil de lutte contre la pauvreté, c’est pourtant une des questions qui a été soulevée au cours du débat. La microfinance atteint-elle vraiment les plus pauvres ? Quelles sont les limites voire les dangers de cette activité ? Pour Isabelle Guérin, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement, la microfinance n’est utile que si d’autres instruments sont mis en place en accompagnement et en parallèle. Dans le cas contraire et pour des populations très pauvres, c’est un mécanisme qu’elle estime pouvoir être néfaste. Certaines IMF ont par exemple un comportement très agressif envers leurs membres, et la plupart ne sont pas encore parvenues à s’adapter au milieu rural. Dans ces cas, des groupements informels autogérés prennent parfois le relais.
Lu sur http://www.developpementdurablelejournal.fr/spip.php?article3468
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