mercredi 8 octobre 2008

Commerce équitable : Des impacts individuels aux impacts collectifs


Max Havelaar a 20 ans… L’occasion pour Joaquin Muñoz, directeur général de l’association de revenir sur les impacts du commerce équitable. Bien que difficiles à cerner et à isoler, ces impacts sont selon l’association de deux ordres : individuels et collectifs. Détails.

Pour fêter ses 20 ans d’existence, l’association Max Havelaar a mis sur pied une exposition sur la filière du café équitable. A cette occasion, Joaquin Muñoz, directeur général de Max Havelaar France, est revenu sur les impacts du commerce équitable pour les producteurs des pays en voie de développement. D’après les neuf études d’impact menées par l’association dans différents pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, le commerce équitable a des effets positifs à la fois sur l’individu mais aussi sur la collectivité. Selon les résultats des enquêtes, cette méthode alternative de commerce entraine au niveau individuel une augmentation et une stabilisation des revenus qui s’accompagnent d’un renforcement de l’autonomie des producteurs. Grâce à des revenus supérieurs, les agriculteurs peuvent investir pour diversifier leurs activités et par là même réduire leur vulnérabilité et éviter le processus de décapitalisation(1) auquel ils ont souvent recours.
A l’échelle de la collectivité et toujours selon Max Havelaar, le commerce équitable favorise la création d’organisations de producteurs ce qui renforce le poids des agriculteurs dans les négociations. D’autre part, les groupements de producteurs investissent souvent dans des infrastructures collectives comme des écoles ou des centres de santé. Mais ce n’est pas tout. Des impacts structurels ressortent aussi de cette étude : les prix des marchés locaux sont tirés à la hausse, ce qui bénéficie à l’ensemble des agriculteurs de la région. Enfin, dans de nombreux cas, cette alternative au commerce traditionnel s’accompagne d’une nouvelle offre de services financiers. Pour Joaquin Muñoz, le commerce équitable est en fait « une locomotive qui entraine des bénéfices indirects en plus de ses impacts prévus. »
(1)Les agriculteurs se trouvent souvent obligés de vendre une partie de leur capital (comme une parcelle ou un animal) pour faire face à une période de creux dans leurs revenus. On parle alors de décapitalisation.
Lu sur http://www.developpementdurablelejournal.fr/spip.php?article3389

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