L’Agence internationale de l’énergie (AIE), vient de publier son rapport sur les perspectives des technologies énergétiques. Pour atteindre une diminution de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, Nubuo Tanaka, directeur exécutif de l’AIE, engage les pays industrialisés à une « véritable révolution technologique », en privilégiant les énergies renouvelables. Les associations environnementales dénoncent de leur côté le manque d’ambition des dirigeants. L’Union sera-t -elle en mesure de respecter les objectifs internationaux ?
« Une révolution technologique globale est à la fois nécessaire et réalisable, mais ce sera un challenge considérable ». Nubuo Tanaka donne le ton, à l’occasion de la publication du rapport de l’AIE, le 6 juin 2008. Pour remplir les objectifs planétaires préconisés par le Giec pour 2050, l’agence préconise de construire 32 centrales nucléaires, 17 500 éoliennes et 215 millions de mètres carrés de panneaux photovoltaïques chaque année. Le tout, pour un coût au plan mondial de plus de 40 000 milliards de dollars. C’est donc une dépense annuelle supplémentaire de 1.1% du PIB mondial que prévoit l’AIE. Des dépenses considérables certes, mais à mettre en perspective avec le potentiel économique des énergies renouvelables. D’autant que, d’après l’AIE, si les gouvernements poursuivent leurs politiques énergétiques actuelles, les émissions CO2 augmenteront de 130 % d'ici à 2050 tandis que la demande de pétrole augmentera de 70 %. Le recours accru aux énergies renouvelables est certes salué par Greenpeace, mais l’ONG déplore que l’AIE « sous-estime l’efficacité énergétique et accorde une place injustifiée au nucléaire ». Selon Greenpeace, 3 réacteurs nucléaires sont construits en moyenne chaque année sur tout le globe. De quoi s’interroger sur notre capacité à en construire 32 par an.
Un défi à relever pour l’Europe
De son côté, l’Union européenne s’est fixé des objectifs à l’horizon 2020, dans le cadre du paquet « climat-énergie » voté le 23 janvier 2008. Mais le fameux « 20-20-20 » (20% d’économies d’énergie consommée, 20% d’énergie renouvelables dans la production totale et 20% d’émission de gaz à effet de serre en moins) ne satisfait pas pleinement les associations environnementales. Greenpeace rappelle que le dernier rapport du Giec recommande une réduction de 25 à 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Et craint que les objectifs fixés par la Commission européenne ne soient pas atteints d’ici 2020. Déjà, l’accord conclu entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, le 9 juin dernier, revoyant à la baisse les exigences sur la réduction des émissions de CO2 des voitures, fait bondir les ONG environnementales.
Président de l’Union européenne pour les six prochains mois, Nicolas Sarkozy juge le paquet « climat-énergie » comme étant « le dossier le plus difficile de [sa] présidence ». Convaincu qu’il faut agir vite mais « avec diplomatie », il a notamment évoqué la création d’une taxe carbone qui pénaliserait financièrement les importations de pays ne respectant pas le protocole de Kyoto. Pour le président français, les questions environnementales seront cruciales, à l’approche des négociations internationales de Poznan (Pologne), en décembre 2008, sur l'après Kyoto.
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