Cet échantillon représente 55% de la population mondiale et se compose de pays développés et émergents. 14 000 consommateurs-internautes ont été sondés (rapport complet, 103 pages). Les plus mauvais élèves sont les pays développés : les Etats-Unis, le Canada et la France méritent le bonnet d’âne. Mais détaillons un peu plus…
Les résultats globaux attestent que les habitants des pays en développement (Inde, Brésil, Chine) subissent plus les conséquences des problèmes environnementaux (raréfaction de l’eau, des denrées nourricières, déforestation, pollution, problèmes de déchets…) que ceux des pays développés. Ils se sentent donc plus concernés et sont prêts à adapter leurs comportements et habitudes.Ces mêmes habitants privilégient la consommation de produits naturels ou "green" dans la mesure du possible, alors que ceux des pays développés y accordent moins d’intérêt, bien qu’ils aient à leur disposition une plus vaste gamme de produits. L’abondance serait-elle l'ennemie des valeurs environnementales ? Face à un rayon de 10 mètres de large débordant de marques et de types de yaourts, le critère écologique passe aujourd'hui au second plan. La plupart des consommateurs prennent leur marque favorite, sans se soucier de la composition du produit (qui agit directement sur leur santé ) ni de son impact sur l’environnement.
Le sondage révèle aussi que les pays développés sont focalisés sur les problèmes économiques et sur leur pouvoir d’achat, alors que les pays en développement sont touchés par les questions gouvernementales et la gestion sociale. L’Australie et le Canada se distinguent par leur volonté de mettre les questions environnementales et de changement climatique en tête de leurs actions. Rien de surprenant à ces résultats.
Paradoxalement, il semblerait que 3 personnes sur 4 soient d’accord avec l’affirmation suivante : « Nous allons devoir consommer beaucoup moins pour préserver l’environnement pour les générations futures ». L’idée du « après moi le déluge » semble maintenant dépassée. Mais cela ne veut pas dire que nous ayons toujours conscience de la nocivité de nos actions. Non, ce n’est pas facile d’être écolo, même si la plupart des recommandations sont évidentes.
En ce qui concerne les habitudes alimentaires, le logement et les transports, pas de surprise non plus. Le Brésil, l’Inde et le Mexique arrivent en tête des habitants les plus écolos. Le Japon, les USA et l’Angleterre se retrouvent en dernière position. En cause, la profusion de véhicules individuels, la généralisation des maisons suréquipées et de taille plutôt importante, l'importation de produits des quatre coins du monde (dont beaucoup de viande). Est-ce que la richesse d’une nation doit toujours être synonyme de projets "énergivores", d’utilisation irréfléchie des ressources naturelles et de négligence vis-à-vis des produits consommés ?
La fibre écologique des Mexicains semble en partie liée au PIB par habitant (12 500 U$D), inférieur à celui des Français (30 386 U$D). Cette différence de richesse influe sur le niveau de confort, qui a lui-même un impact écologique. Mais demain ? Quand les économies mondiales seront bouleversées, quand les pays en développement atteindront un niveau équivalent au nôtre ? Deviendront-ils aussi peu écologiques que nous ? Ne devrions-nous pas faire volte face et utiliser notre formidable technologie, notre progrès, nos capitaux à la construction de villes saines, à l’utilisation d’énergies propres, au partage des biens de consommation…
Dernier chiffre dans cette catégorie : 57 % des Américains n’utilisent jamais (pas même une fois par an) les transports en commun (pour 29% des français).
Le Brésil et l’Inde sortent en tête du classement Greendex, suivis par la Chine, le Mexique, la Hongrie et la Russie. On retrouve ensuite l’Angleterre, l’Allemagne, l’Australie, l’Espagne et le Japon suivis donc de la France, du Canada et des Etats-Unis…Les recommandations du Greendex pour les pays développés ne sont pas nouvelles. Manger moins de viande, privilégier les produits locaux et naturels. Dépenser moins d’énergie, notamment dans l’habitation, en optimisant son logement (fenêtres, isolation, ampoules, énergies renouvelables …). Laver à l’eau froide (utilisez des balles de lavage !). Minimiser l’utilisation des voitures individuelles, diminuer l’achat de produits sur-emballés, diminuer la consommation de produits électroniques, recycler, réutiliser...