lundi 22 septembre 2008

Le philanthrocapitalisme …ou comment les ultra-riches sont en train de redéfinir la charité


En 2006, le deuxième homme le plus riche au monde, Warren Buffet, a donné 36 milliards de dollars à la fondation philanthropique de l’homme le plus riche au monde, Bill Gates. Quelque temps avant, M. Microsoft avait lui-même signé un chèque de 31 milliards pour la fondation qu’il gère avec sa femme.
Pour Matthew Bishop, co-auteur du livre Philanthrocapitalist, ces deux hommes et quelques autres sont en train de révolutionner le monde de la charité. Au-delà des sommes faramineuses qui sont impliquées, M. Bishop signale que c’est l’approche très « business » adoptée par ces donateurs et ces fondations qui se démarque de la philanthropie traditionnelle. Se considérant comme des investisseurs sociaux, les Gates, Soros et Bloomberg de ce monde recherchent des résultats concrets de leurs dons et programmes caritatifs. Si plusieurs fondations philanthropiques traditionnelles ont commencé à adopter des procédés plus serrés afin de mieux cibler leurs causes et partenaires, les philanthrocapitalistes utilisent des stratégies d’affaires et mettent en place des mécanismes de reddition de compte qui poussent beaucoup plus loin cette démarche. M. Bishop, chef du bureau de The Economist à New York, voit ce mouvement d’un bon œil, qui pourrait être « la plus grande force du bien dans le monde ». Peter Frumkin, professeur au département d’Affaires publiques à l’Université du Texas à Austin et conférencier au Forum Tremblant où a été lancé Philanthrocapitalism, croit qu’il est toutefois pertinent de se questionner sur la légitimité de ces fondations. « Veut-on que ces ‘mini gouvernements’ soient responsables de régler les problèmes de politique publique ? », demande-t-il. Il rappelle que 300 milliards de dollars sont distribués chaque année aux États-Unis par le secteur philanthropique. Bill Young, président de Social Capital Partners à Toronto, signale pour sa part que les organisations philanthropiques peuvent prendre plus de risques que les gouvernements, qui sont par leur nature même prudents. Selon lui, c’est là une contribution importante du monde philanthropique, même s’il souligne qu’il est pertinent, dans certains cas, de travailler de concert avec l’État.


Pour aller plus loin : http://www.amazon.com/Philanthrocapitalism-How-Rich-Save-World/dp/1596913746 Philanthrocapitalism : How the Rich Can Save the World

Aucun commentaire: