lundi 1 décembre 2008

Climat : Poznan veut jeter les bases de l’après-kyoto


La conférence sur le climat des Nations unies qui s’ouvre aujourd’hui à Poznan (Pologne), doit jeter les bases d’un nouvel accord de lutte contre le réchauffement climatique, qui devra aboutir fin 2009 à Copenhague. Les négociations s’annoncent difficiles sur fond de crise économique mondiale.
La conférence de Bali avait confirmé en 2008 la difficulté de réunir l’ensemble des principales puissances de la planète autour d’une même stratégie pour lutter contre le réchauffement climatique. Les divergences et conflits d’intérêts entre pays industrialisés et pays en voie de développement avaient même paru rendre la tâche insurmontable. Seuls d’habiles compromis avaient laissé apparaître un semblant d’ouverture après une rencontre marathon. La « feuille de route de Bali » avait réussi à mettre en place - de justesse ! - le processus de négociation qui doit conduire, d’ici à la fin 2009, à un accord global sur le régime de lutte contre le changement climatique pour la période s’ouvrant après 2012. Le travail des experts, diplomates et politiques ne sera donc pas aisé à Poznan, du 1er au 12 décembre, où se réunissent près de 200 nations dans l’avant dernière grande étape avant la conférence finale de Copenhague qui doit déterminer fin 2009 la nouvelle stratégie mondiale pour lutter contre le réchauffement de la planète.

L’appui espéré des USA

Alors qu’une menace de récession continue à planer sur l’économie, les différents pays participant à la conférence de Poznan devront arriver à se mettre d’accord sur les efforts que chacun doit fournir pour passer à l’action. Certes, l’arrivée de nouveaux chefs d’état plus favorables aux négociations devrait alléger les débats. Barack Obama promet « d’agir vigoureusement » pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, tout comme son homologue australien Kevin Rudd. Mais, il devra attendre le 20 janvier pour remplacer définitivement Georges Bush toujours au commande des Etats-Unis. L’Europe, jusqu’ici fer de lance des initiatives en faveur de l’environnement montre aujourd’hui des signes d’essoufflement. À l’heure des décisions importantes, des dissensions se font sentir dans les rangs de l’Union, en particulier du côté de l’Italie et de la Pologne. Tous s’inquiètent des conséquences éventuelles de nouvelles contraintes environnementales sur la croissance, aiguillés par les lobbys industriels comme l’automobile qui redoute une nouvelle érosion de ses marges ou de ses ventes. L’attitude de pays comme l’Inde et la Chine, gros pollueurs au même titre que les Etats-Unis, est particulièrement attendue.

La crise bouc émissaire ?

La crise ne facilite donc pas les choses, mais ne doit pas servir d’excuse à un ralentissement des efforts pour réduire les émissions de CO2, a commenté Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce dernier craint en particulier que les politiques et les industriels optent pour des solutions polluantes au nom de la rentabilité sous prétexte de dépression économique. « Au cours des 5 à 10 prochaines années, nous allons remplacer environ 40% des capacités de production d’énergie. Si à cause de la crise financière, la décision est prise d’utiliser des technologies peu chères et polluantes, ces technologies seront encore utilisées dans 30 ou 50 ans », redoute le Secrétaire exécutif.
Lu sur http://www.developpementdurablelejournal.fr/spip.php?article3695

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