mercredi 21 octobre 2009

Réchauffement climatique : Terres en sursis


La réunion de ministres dans les eaux des îles Maldives, samedi 17 octobre, symbolisait la détresse de ces terres à fleur d’eau qui redoutent d’être les « oubliées » des négociations de Copenhague. Les spécialistes du GIEC confirment leurs craintes : l’élévation du niveau la mer et la multiplication des cyclones et autres tempêtes pourraient bien rayer de la carte nombre de régions du monde qui flirtent avec l’océan.
A moins de deux mois du sommet de Copenhague, le président de l’archipel des Maldives, dans l’Océan Indien, a réuni samedi 17 octobre un conseil des ministres exceptionnel à près de quatre mètres sous l’eau. Une opération hautement symbolique qui visait avant tout à alerter l’opinion publique et les décideurs de la planète sur le sort qui attend cet état dont le plus haut sommet ne dépasse guère les quelques mètres de haut. Le besoin en financement est énorme : plus de 1,5 milliard de dollars seraient encore nécessaires pour achever le projet de construction des 14 îles artificielles capables de faire face à la montée des eaux et d’accueillir la population. Les spécialistes sont formels : comme nombre d’autres zones côtières ou insulaires, cette partie du globe pourrait bien à terme purement et simplement disparaître sous l’effet du réchauffement de la Terre. La commission intergouvernementale des Nations unies sur le changement climatique a prévenu en 2007 qu’une hausse du niveau de la mer de 18 à 59 cm d’ici 2100 serait suffisante pour rendre l’archipel inhabitable pour ses 400 000 résidents.

Plus de 700 millions de migrants en 2050

En 2008, 140 millions de personnes ont déjà été forcées de quitter leurs logements à travers la planète à cause d’inondations, et 146 millions à cause de la sécheresse, précise Rolph Payet, Conseiller spécial auprès du Président de la République des Seychelles, qui a profité d’une table ronde de l’ONU le 19 octobre sur le thème « Changements climatiques : Répercussions et menaces » pour attirer l’attention sur le cas particulier des petits États insulaires en développement (PEID). Selon Koko Warner, Chef de la Section pour la migration environnementale de l’Institut pour l’environnement et la sécurité humaine à l’Université des Nations Unies (UNU-EHS), plus de 700 millions de personnes seront devenues des migrants d’ici 2050 par la faute des changements climatiques.
Un Fonds pour les îles vertes, baptisé « Global Islands Green Finance Facility » a bien été créé afin de financer les partenariats « qui permettront de répondre aux défis que posent les changements climatiques pour les petits États insulaires ». Mais cette « feuille verte » et son financement restent pour l’instant dérisoires face aux menaces qui pèsent à plus ou moins long terme sur la planète. L’enjeu n’est plus ni moins la lutte contre l’érosion des côtes, les ouragans, les inondations, la désertification et la salinisation des stocks d’eau potable. Les négociations seront délicates en décembre prochain à Copenhague. Lu sur http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article5397

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