lundi 29 juin 2009

Climat : Premier succès pour Obama


La Chambre des représentants a adopté samedi 27 juin au matin le Clean Energy and Security Act, projet du Président Obama contre le réchauffement climatique. Ce vote obtenu de justesse fait entrer les Etats-Unis dans le combat contre le réchauffement climatique dont l’administration Bush niait la responsabilité humaine. Le pas est d’importance, même s’il reste loin des attentes, puisque le Président a fixé la barre de réduction des émissions de CO2 à 17% en 2020 sur la base de 2005.
« Plus rapide que les Etats-Unis ». Recevant la chancelière Angela Merkel, le Président Obama aurait eu cette phrase en parlant de la volonté européenne de lutter contre le réchauffement climatique. Simple constat, puisque l’Union européenne a voté sous Présidence française un Paquet énergie climat qui comprend en autre une réduction des émissions de 20% en 2020 sur la base de 1990 qui est celle communément admise. Les Etats-Unis s’obstinent en effet à prendre pour base de départ l’année 2005 avec une réduction décidée ce samedi de 17%. Il faut dire que sur la base de 1990, leurs propositions auraient un effet d’annonce désastreux : à peine 5% de réduction ! Par ailleurs la production d’électricité devra être à 12% renouvelable en 2020 (le premier projet prévoyait 15% et les Européens ont voté 20% d’énergies renouvelables).
L’enjeu est important : Etats-Unis et Canada produisent à eux deux un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, près du double de l’Europe dont le nombre d’habitants et le PIB sont pourtant supérieurs. Mais sous l’administration Bush, la philosophie des Etats-Unis était de nier la responsabilité de l’activité humaine dans le réchauffement climatique, contre l’avis de l’ONU et de l’immense majorité des experts. Le revirement ne peut qu’être salué.

Les lobbies à l’assaut du Sénat

Il y a quelques semaines encore, les analystes estimaient que le Président Obama remettrait son projet à 2010, soit après la conférence de Copenhague qui en décembre renouvellera le protocole de Kyoto, en raison de l’opposition des élus et même des citoyens américains. Ces derniers ne sont en fait pas hostiles à la lutte contre le réchauffement que les trois quarts d’entre eux estiment nécessaire. Mais ils ne sont plus qu’un sur deux lorsqu’on en vient à parler d’un marché des droits d’émission (« cap and trade » qui fait partie de la loi votée). A l’instar de plusieurs représentants démocrates des Etats les plus industrialisés, ils craignent en effet des répercussions pour l’énergie charbonnière, les aciéries et surtout la construction automobile. Ils ont pourtant obtenu que les industries fragiles ou trop soumises à la concurrence asiatique aient des droits gratuits d’émission.
L’opposition républicaine ne s’avoue cependant pas vaincue. Elle entend peser de tout son poids au Sénat, et faire gagner dans l’opinion publique l’idée selon laquelle, on ne peut pas toucher au mode de vie américain. 219 représentants contre 212 ont permis le premier passage. C’est dire si rien n’est vraiment acquis. Mais Barak Obama entend convaincre son pays que l’avenir est dans le développement durable et que la puissance américaine pâtirait lourdement de ne pas être leader sur cette question.
Lu sur http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article4842

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