lundi 15 juin 2009

Agriculture : Un label environnemental


Respect de la biodiversité, limitation des impacts sur l’environnement, de l’utilisation des pesticides et des consommations d’eau et d’énergie… sont quelques-unes des pratiques qui permettront aux exploitants agricoles de décrocher le label d’exploitation agricole à haute valeur environnementale prévu lors du Grenelle.
Hier soir, le ministre de l’agriculture et de la pêche Michel Barnier a validé le dispositif « de certification environnementale des exploitations agricoles ». L’élaboration de cette certification avait été décidée à l’occasion du Grenelle de l’environnement en 2007. Les procédures de mise en place avaient été confiées au Comité Opérationnel (COMOP) du Grenelle chargé de cette question sous la direction du ministère de l’agriculture. Depuis un an et demi la réflexion a été conduite avec les partenaires du Grenelle : les organisations professionnelles, les centres techniques, la filière agroalimentaire, les associations de défense de l’environnement ou des consommateurs, sans oublier l’Etat et ses services.

Un dispositif progressif

Le dispositif validé hier a été expérimenté dans cinq départements (Ille-et-Vilaine, Meuse, Oise, Rhône et Tarn), dans quelques lycées agricoles, ainsi que par des réseaux d’agriculteurs tel que le Farre (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’envirronement). La certification environnementale dont pourront bénéficier les exploitations concerne bien sûr leurs impacts sur l’environnement. Sont concernés le respect de la biodiversité, le niveau d ‘utilisation de produits phytosanitaires, des économies de consommation d’eau et de la maîtrise de la consommation d’énergie. En revanche, le respect des législations sociales n’est pas concerné par la certification.
Le COMOP a élaboré un dispositif progressif qui prévoit trois niveaux de mise en œuvre des pratiques culturales permettant d’accéder aux divers niveaux de la certification. Le premier niveau se contente de suivre les règles d’éligibilité aux aides européennes prévues dans le cadre de la Politique Agricole Commune qui prévoient un diagnostic environnemental des exploitations. Le second prévoit la mise en place d’un « management environnemental » fixant une obligation de moyens. Le niveau trois, le seul qui permette d’accéder à la certification d’exploitation agricole à « haute valeur environnementale » impose une obligation de résultats basée sur des indicateurs précis.

Des principes consensuels

Si cette certification devra être validée par le COFRAC (association chargée de l’accréditation des laboratoires et organismes certificateurs ), les principales associations concernées se sont montrées relativement satisfaites hier. France nature environnement qui avait lancé lors du Grenelle de l’environnement l’idée d’un « label HQE » pour les exploitations agricoles, avait rappelé que « d’autres agriculteurs, non nécessairement en bio, produisent des aliments de qualité dans des milieux de qualité. Une mise en valeur des exploitations agricoles les plus favorables à l’environnement est aujourd’hui indispensable ».
En effet, la certification proposée, par le COMOP est moins qu’une adaptation des principes de l’agriculture biologiques, une labellisation partielle des préceptes du FARRE. Son président Bernard Guidez, estime d’ailleurs que « l’ensemble de la démarche HVE va dans le bon sens mais il est urgent de connaître rapidement les modalités de reconnaissance des démarches existantes intégrant tout ou partie de ces obligations de moyens ».
Lu sur http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article4768

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