mercredi 13 mai 2009

Protection des forêts : L’Europe contre l’exploitation illégale


Pour lutter contre l’exploitation illégale et destructrice de la forêt, le Parlement européen a voté le 23 avril une loi sanctionnant le commerce illégal et l’Union européenne a lancé un programme visant à obtenir des accords volontaire de partenariat de la part des pays exportateurs. Après le Ghana en 2008, un accord a été signé samedi 9 mai avec le Congo.
Le massif forestier du Congo, deuxième plus grand au monde après la forêt amazonienne, est menacé par les exploitants illégaux. L’étendue de la république démocratique du Congo, presque aussi peuplée que la France mais quatre fois plus grande, ne facilite pas le contrôle. Jean-Louis Borloo, alors que la France présidait l’Union, s’était rendue à Brazzaville pour discuter avec les dirigeants congolais de l’aide que pouvait apporter l’Union. Celle-ci a en effet mis au point un programme (FLEGT) qui permet d’aider les pays à lutter contre l’exploitation illégale et nuisible des forêts. Ce programme est actuellement discuté avec les grands pays exportateurs de bois que sont le Cameroun, le Liberia, le Gabon, la République centraficaine, et, pour l’Asie, la Malaisie, l’Indonésie et le Vietnam. Le Ghana a été le premier pays signataire en 2008.

Le Congo, deuxième pays signataire

L’accord, signé le 9 mai à Brazzaville par le ministre congolais de l’Economie forestière, Henri Djombo et le directeur des ressources naturelles à la Commission européenne, Philip Mikos, a un double objectif : côté Europe, il s’agit d’améliorer l’accès du bois congolais au marché communautaire. Côté congolais, il s’agit d’œuvrer pour la conservation et la gestion durable des forêts avec l’aide logistique des Européens. Grâce à cet accord, le Congo devrait déployer un système de vérification pour ses 1,8 millions d’hectares de forêts déjà certifiées : "les critères de légalité de certification et de traçabilité retenus de commun accord s’appliqueront à l’ensemble des sociétés forestières et garantiront l’accès de leur bois à tous les marchés", a souligné M. Djombo. L’Union européenne, pour sa part, refusera l’entrée sur son territoire de tous les bois et produits dérivés qui ne seraient pas couverts par une autorisation FLEGT. Philip Mikos a précisé que l’aide européenne se fera à travers une convention de financement d’un montant de 2 millions d’euros, dans le cadre du 10ème FED ( Fonds européenne de développement). Mais les Vingt-sept ne pouvaient continuer à refuser de balayer devant leur porte. Premier importateur mondial, l’Europe a en effet une responsabilité dans la disparition annuelle de treize millions d’hectares de forêts de par le monde qui induit par exemple une augmentation de 20% des émissions de CO2. L’ONG WWF estime qu’un cinquième du bois importé est d’origine illégale. D’où l’importance du vote intervenu jeudi 23 avril 2009.
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