Rencontre avec Elisabeth Laville qui a fondé en 1993 Utopies, le premier cabinet de conseil en développement durable. http://www.utopies.com/
Pourquoi les PME sont-elles en retard par rapport au développement durable ?
Elisabeth Laville : Historiquement, les PME ont été les pionnières du développement durable. Body Shop, Nature et Découvertes, Patagonia ou Malongo ont ouvert la voie il y a 20, 30 ans et inventé un modèle économique fondé sur la responsabilité sociale. à l’époque, les grands groupes disaient que le développement durable était une affaire de PME, parce qu’elles pouvaient s’adapter plus facilement. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Les grands groupes ont rattrapé leur retard. Et les réseaux traditionnels du petit patronat disent qu’ils n’ont pas les moyens de faire du développement durable.
Elisabeth Laville : Historiquement, les PME ont été les pionnières du développement durable. Body Shop, Nature et Découvertes, Patagonia ou Malongo ont ouvert la voie il y a 20, 30 ans et inventé un modèle économique fondé sur la responsabilité sociale. à l’époque, les grands groupes disaient que le développement durable était une affaire de PME, parce qu’elles pouvaient s’adapter plus facilement. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Les grands groupes ont rattrapé leur retard. Et les réseaux traditionnels du petit patronat disent qu’ils n’ont pas les moyens de faire du développement durable.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Bien sûr qu’il y a un investissement à faire. Mais une entreprise ne peut pas survivre sans investir ! Le gouvernement et le Medef sont dans leur rôle quand ils parlent de « mise aux normes » environnementales et sociales pour les PME. Mais je crois qu’ils se trompent en réduisant le développement durable à des contraintes réglementaires. Moi, je n’attends pas grand-chose du Grenelle de l’environnement, si tant est qu’on y parle des PME. Le développement durable est d’abord une démarche d’innovation et de valorisation de l’entreprise, et en particulier des plus petites. Et ça ne devient vraiment intéressant que lorsque c’est volontaire, sexy, valorisant pour les salariés et l’entreprise.
Par exemple ?
Et bien, par exemple, ce vendeur de skates et surfboards à La Rochelle, qui vend aussi des t-shirts équitables et reverse 1 % de son CA à un réseau de solidarité internationale. Ou ce tour-opérateur suisse qui propose une compensation de CO2 à ses clients et recycle ses catalogues. De quoi s’agit-il au fond ? D’apporter une valeur supplémentaire à ce qu’on vend, et pas seulement monétaire, mais humaine, sociale et solidaire.
Mais comment inciter les PME à passer au vert ?
Avant tout, par la différenciation. Toutes les PME ne sont pas innovantes. Mais toutes peuvent donner cette dimension supplémentaire à leurs produits et services. Le développement durable est une stratégie multiforme. Il touche à l’environnement, au social ou à la solidarité. Mais c’est une stratégie cohérente. Il permet à l’entreprise de se positionner auprès de son public, de créer de la valeur autour de son produit, d’anticiper ses risques. Et même d’attirer les talents ! Chez Utopies, on compte 15 salariés. Et on reçoit plus de 100 CV par mois.
(Source : PMEKMO.be)
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