mardi 26 août 2008

Chaque personne jette une à deux livres de nourriture…par jour


« Finis ton assiette, pleins d’enfants en Afrique n’ont rien à manger ! »
Cette phrase si souvent répétée par nos mères ne semble pas avoir l’impact souhaité. En effet, la quantité de nourriture jetée quotidiennement aux États-Unis équivaut à environ 55 kilos par mois pour une famille de quatre, ou une livre par jour. C’est ce que rapporte un article récent du New York Times, qui souligne toutefois que ces données datent de 1995. Le gouvernement fédéral travaille actuellement sur une mise à jour, et il est difficile de savoir si cette tendance s’est aggravée ou atténuée depuis. Ces données sont toutefois corroborées par Marlène Hutchinson, qui dans son livre « Vos déchets et vous » (Éditions Multimondes), rapporte qu’une famille de quatre produit 715 kilos de matières putrescibles par année, ou 1,07 livres par personne par jour. Une autre étude réalisée par le FAO de l'ONU avance même que 50 % de la nourriture est jetée avant d'être consommée. Puisque 98 % des ces « déchets » se retrouvent enfouis ou incinérés, plutôt que compostés, les implications de ce gaspillage ne s’en trouvent qu’amplifiées. L’envoi massif de cette nourriture par les consommateurs, les restaurants et les supermarchés à l’enfouissement génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre (GES), en plus des problèmes de lixiviat et d’odeurs, notamment. Au Québec, de plus en plus de municipalités ont commencé à intégrer les matières organiques dans leur système de collecte. Montréal et Québec devraient bientôt emboîter le pas. Si le compostage systématique des déchets organiques diminue les effets néfastes découlant de leur gaspillage, une action concertée, du côté des producteurs et des consommateurs, sera nécessaire afin de diminuer la quantité de « déchets » générée, plutôt que de seulement tenter de la gérer. Pour aller plus loin : http://www.nytimes.com/2008/05/18/weekinreview/18martin.html The New York Times multim.com « Vos déchets et vous: un guide pour comprendre et agir » http://www.ens-newswire.com/ens/aug2008/2008-08-22-01.asp ENS: Half of All Food Produced Worldwide is Wasted.

lundi 25 août 2008

ISR, micro-finance, nouvelle philanthropie : 3 concepts proches


Alors que l’on voit apparaître une vague soudaine de mobilisation du secteur financier autour des grandes causes sociales et humanitaires, que cela soit en matière de lutte contre la pauvreté avec la micro-finance, de lutte contre le dérèglement climatique avec l’investissement dans les énergies propres, ou encore de façon plus générale le nouvel élan philanthropique, il devient nécessaire d’adopter une terminologie commune en ce qui concerne d’un côté les besoins exprimés par certains investisseurs et de l’autre, l’offre bancaire proposée.

Les dix dernières années ont été marquées par le développement de trois phénomènes que sont la montée en puissance des fonds dits socialement responsables, l’entrée en jeu de la micro-finance, la nouvelle tendance de la philanthropie. Nous reviendrons sur ces 2 derniers points dans nos 2 prochains articles.


La démarche philanthropique comme principe de base.

Il est intéressant de noter que ces trois thématiques ont un point commun: la prise de conscience d’un besoin de plus grande équité pour garantir un futur durable. Le plan d’action pour "sauver la planète" est décliné de différentes manière au niveau de l’offre produits. Historiquement (déjà dans les années 1920), ce fut l’avènement de l’ISR, qui procède par ajout de filtres "éthiques", dans le processus de sélection de valeurs.

Puis est apparu la micro-finance, forte d’un taux de solvabilité supérieur au système de crédit classique.

Dernier en date, l’ampleur du mouvement philanthropique à travers le monde, motivé par plusieurs raisons: la pression extérieure, suite à un enrichissement rapide et parfois au-delà de toute attente pour certains ; la conviction personnelle (et souvent religieuse) qu’il faut redistribuer une partie de ce que la société nous a donné, chez d’autres.

Aujourd’hui, ces trois thématiques sont exploitées de façon peu coordonnée au sein des banques, alors qu’il y a de fortes chances qu’un client séduit par l’un de ces services soit également intéressé par les autres. Il est probablement réaliste d’affirmer qu’en banque privée, presque chaque client est un philanthrope qui s’ignore. Qui n’a pas donné au moins une fois dans sa vie de l’argent, voire un peu de son temps à une organisation œuvrant dans le domaine social, culturel, humanitaire ou encore écologique?


Le principe d’internalisation des coûts externes.

Au risque de choquer une partie de la communauté financière, il ne serait pas incorrect de dire que l’ISR – dans sa définition la plus pure – tombe dans la même logique. Qui dit socialement responsable, signifie prise en considération des intérêts de la communauté, et non plus du seul intérêt de l’actionnaire. Cela sous-entend donc la prise en charge probable de coûts supplémentaires (ce que l’on appelle en économie l’internalisation des coûts externes), qui vont peser sur la rentabilité finale de l’entreprise. Sa performance sera donc moindre que celle de ses concurrents, ce qui risque de peser à son tour sur son cours de bourse, au moins à court terme, sauf à ce que l’actionnaire accepte un ROI(2) moindre. Ne peut-on pas parler d’une certaine forme de philanthropie à partir du moment où l’investisseur est prêt à accepter un manque à gagner, en échange d’une amélioration sociale, environnementale et donc in fine des conditions de vie d’une population?

Le même principe vaut pour un investissement dans les énergies renouvelables et les technologies propres. Accepter le principe d’une rentabilité incertaine au nom de la préservation de l’environnement ne relève-t-il pas d’une démarche philanthropique? Refuser le principe d’un éventuel manque à gagner remet en question le véritable engagement socialement responsable de l’investisseur. Le principal écueil qui menace aujourd’hui l’ISR est la tentation de soutenir la comparaison sur le terrain de la performance financière, avec les investissements dits classiques. Car cela conduit indubitablement à assouplir les filtres "éthiques" pour y élargir le spectre des valeurs éligibles et obtenir une performance plus régulière. Il en résulte alors une perte d’identité originelle de l’ISR, au profit d’une dilution progressive avec l’investissement classique. Pour preuve, plus ou moins 90% des 500 premières valeurs mondiales sont aujourd’hui estampillées ISR. Dans ces conditions, y-a-t’il encore un sens à une distinction avec le reste du marché?

Les photos environnementales de l'année






Si une image vaut 1000 mots, certaines de ces superbes photos en valent encore davantage.
La Chartered Institution of Water and Environmental Management, au Royaume-Uni, a dévoilé les quinze photographes "environnementaux" retenus pour la cuvée 2008. Plus de 1400 photos ont été soumises dans le cadre de ce concours, et c'est la photo d'Abhijit Nandi ci-haut qui a été choisie comme la photo environnementale de l'année. Le quotidien The Guardian présente quinze des plus belles, ainsi qu'une courte mise en contexte pour chaque photo. Pour aller plus loin: http://www.visiondurable.com/article-n242097-Les-photos-environnementales-de-lannee.html

jeudi 21 août 2008

Comment une équipe de gestion gère un portefeuille collectif ISR ?


La notion de Responsabilité Sociale des Entreprises est liée à l’application aux entreprises du concept de développement durable. Cela signifie qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa croissance, mais aussi de ses impacts environnementaux et sociaux. Elle doit aussi être plus attentive aux préoccupations de toutes les parties prenantes : salariés, actionnaires, clients, fournisseurs, société civile et environnement.
L’analyse extra-financière développée par les agences de notation comme Vigéo, dirigée par N.Notta repose sur trois fondamentaux. Tout d’abord, "l’approche d’évitement" s’appuie sur l’utilisation de critères d’exclusion qui peuvent aussi bien concerner des secteurs d’activité controversés tels que le tabac, l’armement, l’alcool, la pornographie, le nucléaire etc…que des pratiques jugées non responsables telles que le travail des enfants, les tests sur les animaux, l’utilisation de pesticides, etc…Ensuite, "l’approche de performance" s’effectue à partir de la définition de critères de sélection positifs qui a pour ambition d’identifier les sources de surperformances à moyen et long terme des entreprise étudiées. Enfin, l’analyse sociétale dans une "approche risques et opportunités" a pour objectif de fournir aux gérants de fonds d’investissement une vue complète des risques et des opportunités extra-financiers que présentent les entreprises dont ils détiennent des titres. Cette analyse sociétale traduit donc les impacts des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance sur la performance financière de l’entreprise à court, moyen et long terme.
Un gestionnaire d’un fonds actions a donc à sa disposition des centaines de sociétés cotées sur les marchés financiers. Le processus de sélection des fonds ISR repose sur 2 piliers : l’analyse extra-financière et l’analyse financière. D’un côté, les analystes ISR définissent l’univers d’investissement ISR par l’approche « best in class », c’est à dire par sélection des meilleures valeurs dans leur catégorie. De l’autre côté, les analystes financiers sélectionnent des valeurs par combinaison des approches top-down (combinaison secteur/pays) et bottom-up (choix des valeurs dans chaque secteur). Ce process permet aux gérants de prendre des paris mesurés sur les secteurs, les pays et les valeurs au regard de leur indice de référence
Par exemple, cette démarche appliquée au fonds FÉDÉRIS ISR EURO est illustré par le schéma suivant publié sur le site de la société de gestion.

Pics de chaleur : Une fréquence en hausse


Les chercheurs du Royal Netherlands Meteorogical Institute aux Pays-Bas viennent de publier une étude sur le réchauffement climatique. Si la discussion sur la hausse des températures n’est pas nouvelle, les zones de danger n’avaient pas souvent été évoquées.
Selon une étude du Royal Netherlands Meteorological Institute aux Pays-Bas, les hausses extrêmes de températures vont devenir de plus en plus fréquentes. L’équipe de chercheurs estime que certaines régions du globe pourraient connaître des pics de plus de 50°C à la fin du siècle, faisant de quelques territoires des « zones de danger ». L’Australie, l’Inde, le Moyen Orient, l’Afrique du Nord et l’Amérique du Sud sont susceptibles de connaître de telles chaleurs. Et la France ? L’étude, parue dans le dernier numéro des Geophysical Research Letters prévoit pour la même période des pics récurrents à 43,5°C dans le sud du pays. Des résultats inquiétants qui dépassent les prévisions déjà peu réjouissantes du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat).

mercredi 20 août 2008

Vacances à l'étranger


Voyages en avion nécessairement polluants, hordes de touristes débarquant dans des sites vierges, bétonnage des côtes, comportements irrespectueux des cultures locales; le voyage à l'étranger, même chic, n'est pas toujours éthique. Voici un petit guide pour voyager loin en ménageant sa planète.
Les vols bon marché ont raccourci les distances, faisant de la planète un véritable « terrain de jeu », pour reprendre le slogan publicitaire d’un voyagiste. Leurs prix, déconnectés des étendues parcourues, ne tiennent pas compte du coût caché que représentent notamment les émissions de CO2. Et les impacts du tourisme ne se limitent pas aux transports longs courriers et se prolongent une fois sur place : prélèvements d’eau dans le désert, bétonnage des côtes, déchets abandonnés sur les sites etc. En outre, ce marché n’offre pas toujours le levier de développement attendu par les pays du sud et les bouleversements sociaux (travail des enfants, commercialisation de rites culturels…), eux, sont assez répandus. Transports doux, tourisme équitable, éco-volontariat et compensation carbone permettent de voyager autrement. De nombreuses prestations proposent aux voyageurs de réduire leur impact sur la nature, mais aussi de ne plus bronzer idiot et de rencontrer les habitants, afin que le tourisme constitue à la fois une occasion d’ouverture et une manne utile à la population locale. Attention cependant, ces critères ne doivent pas occulter l’objectif indéniable des vacances réussies : une vraie détente. Les Trucs verts présentés ci-dessous doivent donc permettre à chacun de trouver sa destination, en fonction de ses attentes et de son profil. Voyage en train ponctué de nuits chez l’habitant, mission écovolontaire ou vol « compensé carbone » vers un écolodge lointain, le choix est large pour passer des vacances aussi responsables que dépaysantes. Plus sur http://www.mescoursespourlaplanete.com/TrucsVerts/Vacances_aa_l_aetranger_41.html

mardi 19 août 2008

Shell doit revoir sa pub


L’ASA, l’instance britannique de régulation de la publicité, vient de donner raison à WWF dans son bras de fer qui l’opposait à Shell sur une publicité concernant l’exploitation de sable bitumineux.
Shell a été condamnée mercredi par l’ASA (Advertising Standards Authority) pour publicité mensongère. Alertée par WWF (World Wildlife Fund), l’autorité britannique reproche au groupe pétrolier d’avoir vanté au nom du « développement durable » des projets d’exploitation de sable bitumineux et des investissements dans une raffinerie aux Etats-Unis, sans donner « d’éléments qui montrent comment Shell maîtrise concrètement ses émissions de CO2 dans ses projets ». La publicité avait été diffusée le 1er février dernier dans le quotidien d’affaires anglais Financial Times. L’ASA appuie, entre autre, son jugement sur les conclusions d’une étude publiée en 2006 par l’Office national de l’énergie du Canada. Selon l’agence fédérale, l’exploitation des sables bitumineux pourrait avoir des « impacts sociaux et environnementaux considérables, notamment en matière de conservation de l’eau, d’émissions de gaz à effet de serre, de dégradation du paysage et de gestion des déchets. » L’organisme britannique a interdit au groupe pétrolier de faire paraître à nouveau cette publicité.

lundi 18 août 2008

La Chine taxe fortement la vente de grosses cylindrées


Près de dix millions de voitures et camions devraient trouver preneurs en Chine cette année, ce qui classe ce pays au deuxième range derrière les États-Unis, où environ 14 millions de véhicules seront vendus.
Même si la plupart des véhicules vendus en Chine demeurent modestes, les ventes de grandes berlines ont augmenté de 50 % durant la première moitié de 2008, tandis que celles des VUS ont doublé. Cette tendance inquiète particulièrement les autorités chinoises, qui ont annoncé de nouvelles taxes visant à décourager l’achat de ces véhicules. Les voitures et camions légers dont le moteur dépasse 4 litres seront dorénavant taxés à hauteur de 40 %, soit le double du taux actuel. Le taux de taxation est d’ailleurs arrimé à la grosseur des moteurs des véhicules : les plus petits moteurs (un litre ou moins) sont seulement taxés de 1 %, soit 40 fois moins que les gros VUS. A titre d’exemple, le Jeep Grand Cherokee possède un moteur de 5,7 litres. Les voitures les plus populaires sont quant à elles taxées entre 5 et 9 %. Seize des vingt villes les plus polluées se trouvent en Chine, et les autorités fédérales et municipales ont commencé à serrer la vis. Plusieurs grandes villes comme Shanghai ont interdit les moteurs à deux temps, très polluants, et ont adopté des standards sur les émissions automobiles qui s’approchent des normes européennes, excédant celles en vigueur aux États-Unis, selon le Detroit Free Press. Le gouvernement chinois a récemment augmenté le prix de l’essence de 18 %, qui atteint 0,90 $ le litre. Pour aller plus loin : visiondurable.com

samedi 16 août 2008

Tokyo: 200 stations de recharge électrique rapide d’ici 2010


Alors qu’Israël, le Danemark et le Portugal prévoient accueillir la voiture électrique en grand nombre d’ici deux ans, le Japon n’est pas en reste.
TEPCO, la Tokyo Electric Power Company, vient d’annoncer qu’elle construira 200 stations de recharge rapide d’ici mars 2010. L’entreprise prévoit en ajouter 1000 autres pour 2013. Ces stations permettront à une voiture électrique générique de parcourir 40 kilomètres grâce à une charge de cinq minutes, et 60 kilomètres si elle est chargée dix minutes. Forbes rapporte que chaque station devrait coûter environ 36 000 $, soit beaucoup moins que les stations à hydrogène actuellement en construction en Californie, qui coûtent entre 1 et 3 millions de dollars l’unité. TEPCO a retenu le printemps 2010 comme date parce qu’elle coïncide avec la commercialisation prévue de la voiture électrique iMiev de Mitsubishi, déjà en phase d’essai depuis deux ans au Japon. Le constructeur estime qu’il sera peut-être possible de devancer cet échéancier, et pourrait vendre la iMiev dès 2009. Une flotte de ces voitures aux dimensions semblables à la Smart sera bientôt testée en Californie, en collaboration avec deux compagnies d’électricité de l’État. Outre Mitsubishi, TEPCO teste actuellement les prototypes électriques de Nissan et de Subaru, qui prévoient également vendre des voitures électriques d’ici 2010. Pour aller plus loin : http://www.forbes.com/afxnewslimited/feeds/afx/2008/08/07/afx5302479.html Forbes (Lu sur visiondurable.com)

mardi 12 août 2008

Une protection de moins pour les espèces menacées


La Maison-Blanche veut éliminer une évaluation indépendante requise depuis plus de trente ans

L’administration Bush prévoit modifier de manière importante la Loi sur les espèces menacées afin d’accorder une plus grande autonomie aux agences fédérales.

Selon les nouvelles règles proposées par le Département de l’Intérieur, il ne serait plus nécessaire de réaliser une évaluation scientifique indépendante afin d’examiner l’impact d’une autoroute, d’un pont ou d’un autre projet sur les espèces menacées. Depuis son entrée en vigueur en 1973, la Loi sur les espèces menacées exige qu’une agence fédérale spécialisée, soit le Fish and Wildlife Service ou la National Marine Fisheries Service, évalue tout projet qui puisse avoir un impact néfaste sur les animaux se trouvant sur la liste des espèces menacées. Selon les changements proposés, à propos desquels le Congrès n’a aucun pouvoir direct, chaque agence fédérale évaluerait de son propre chef les impacts du projet qu’elle propose. Outre l’indépendance pour le moins suspecte de cette évaluation, le Washington Post souligne que la plupart des agences fédérales n’emploient pas de biologistes et autres spécialistes fauniques nécessaires à un tel examen. L’administration Bush précise pour sa part que la Loi sur les espèces menacées devait être clarifiée. En mai dernier, l’ours polaire a été ajouté à la liste des espèces menacées à cause de la fonte accélérée des glaces due au réchauffement du climat. La Maison-Blanche s’était alors fortement opposée à ce qu’elle perçoit comme un détournement de l’esprit de la Loi sur les espèces menacées. Pour aller plus loin : http://www.doi.gov/news/08_News_Releases/080811a.html Communiqué du Département de l’Intérieur http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/08/11/AR2008081102299_pf.html Washington Post http://www.nytimes.com/2008/08/12/us/12endanger.html Associated Press

lundi 11 août 2008

Une cinquantaine de bus électriques en fonction à Beijing


Si la piètre qualité de l’air retient l’attention depuis le début des Jeux olympiques de Beijing, l’organisation pointe vers la flotte de 50 autobus électriques comme un exemple des efforts déployés afin d’améliorer la situation.

De fabrication chinoise, les autobus permettent à 50 usagers de s’asseoir confortablement, et à une trentaine d’autres d’y prendre place debout. Les autobus jouissent d’une autonomie de 130 km lorsque l’air climatisé fonctionne, ce qui est toujours le cas au mois d’août à Beijing. Ils fonctionnent grâce à des batteries au lithium-manganèse, qui auraient une meilleure efficacité énergétique et une plus longue durée de vie que les batteries au lithium-ion, selon l’organisation de Beijing 2008. Les autocars sont en service 24 heures par jour, et leurs batteries sont changées deux à trois fois par jour dans une station prévue à cet effet. Le service de transport des Olympiques peut d’ailleurs surveiller à distance le niveau d’électricité dans chaque autobus et assurer un service le plus fluide possible. Ces autobus sont destinés aux touristes et aux représentants des médias. Ces autobus électriques n’émettent pas de gaz à effet de serre (GES) directement, mais la production d’électricité en Chine repose à environ 80 % sur le charbon. Beijing 2008 ne fournit d’ailleurs pas de chiffres afin de prouver les avantages environnementaux de ces autobus lorsque la source d’électricité est prise en compte. Une étude de l’American Council for an Energy Efficient Economy (ACEEE) souligne que les avantages des voitures électriques dépendent directement de la source d’électricité. Lorsque le charbon est prépondérant, comme dans le midwest américain, les GES sont réduits mais la pollution atmosphérique augmente, conclut l’ACEEE. Cette étude ne s’est toutefois pas penchée sur les autobus. Pour aller plus loin : en.beijing2008.cn Autobus électriques Beijing 2008 http://www.gasgoo.com/auto-news/7280/UNDP-donates-electric-buses-to-Beijing-Olympics.html UNDP donates electric buses to Beijing Olympics aceee.org Étude de l’ACEEE

Lu sur VisionDurable.com

dimanche 10 août 2008

JO et éthique sociale : organisateurs non concernés


L'ouverture des Jeux Olympiques sera l'occasion pour le Collectif De l'éthique sur l'étiquette, de dresser le bilan de cinq mois de campagne pour de meilleures conditions de travail dans l'industrie textile spécialisées dans les articles du sport. La campagne " Jouez le jeu aux JO " a provoqué des réactions auprès des entreprises concernées mais ses organisateurs déplorent le silence du CIO.
En mars 2004, le collectif De l'Ethique sur l'étiquette lançait la campagne " Jouez le jeu aux JO ", relais français d'une campagne internationale (voir article Novethic lié) interpellant le CIO (Comité Olympique International) et des marques d'articles de sport (ASICS, FILA, Kappa, Lotto, Mizuno, Puma, New Balance et Umbro), sur leur part de responsabilité quant aux conditions de travail des ouvriers dans ce secteur. Après cinq mois d'actions diverses, c'est à Athènes que les organisateurs de la campagne dresseront le bilan au cours d'une action surprise et symbolique, le 10 août, à quelques heures de l'ouverture des JO. Le bilan est positif côté citoyens puisque 155 000 personnes ont signé la pétition en France. En revanche les organisateurs sont restés sourds : " Le Comité national olympique et sportif français nous a dit " n'avoir rien à déclarer ", et le CIO nie, lui, toute responsabilité et refuse explicitement de prendre en considération cette campagne ", tempère Magali Audion, du Collectif. Cette réaction est d'autant plus décevante que le CIO, " détenteur des droits d'usage du symbole olympique ", pourrait introduire le respect des normes du travail dans les contrats de licence et de sponsoring. Un marathon de promesses des entreprisesLa bonne surprise vient plutôt des entreprises interpellées, dont les réactions sont collectées sur le site international de la campagne. Lotto a proposé de mettre en place une plate-forme de réflexion avec d'autres entreprises italiennes, mais estime que les usines qui fabriquent des produits sous licences ne relèvent pas de sa responsabilité, Umbro s'engage à améliorer l'application de son code de conduite et de réfléchir aux conséquences de ses méthodes d'achat (délais, prix...), Puma a prévu de rencontrer les représentants indonésiens et bulgares de la campagne, Asics a rencontré les relais allemands, qui ont estimé que la marque se préoccupait plus de l'aspect " communication " de la campagne que des droits des travailleurs, Mizuno a franchi une première étape en travaillant avec des syndicats et ONG sur des pratiques en matière de droit du travail ... Enfin Fila, au dernier moment, a finalement déclaré être prêt à discuter et à aider les travailleurs à s'organiser en syndicats. Une promesse que les organisateurs de la campagne, qui prépare un programme de travail pour ces marques, espèrent suivie d'effets... Sportifs : actions limitéesEnfin, si les sportifs n'étaient pas les cibles de la campagne, leur soutien était attendu par les associations. En France, des sportifs ont signé la pétition (Didier Deschamps, Christophe Fayard, Lionel Péan...), certains ont même souhaité être parrain de l'opération dans leur région, mais soutenir la campagne reste délicat. " Leurs sponsors sont souvent les marques ciblées, explique Magali Audion, il leur est donc interdit ou délicat de prendre parti sur ce sujet. De plus, en vertu de " la trêve olympique ", les athlètes participant aux JO sont tenus de ne pas émettre d'opinions publiquement. Evidemment, si un athlète brisait cette interdiction pour faire valoir sa liberté d'expression sur ce sujet, ce serait une belle jurisprudence ! ". Une des athlètes aurait d'ores et déjà promis que si elle remportait une médaille, elle la dédierait aux ouvriers de l'industrie des articles de sport.


jeudi 7 août 2008

Jeux olympiques : Pékin malade de sa pollution


Alors que les Jeux olympiques débutent aujourd’hui à Pékin, athlètes et organisateurs ont les yeux rivés sur le ciel. Tous espèrent que l’épais brouillard d’humidité et de pollution qui enveloppe la ville depuis plusieurs jours se lèvera. Malgré les efforts de Pékin, la situation reste difficilement contrôlable.
Il y a cinq jours à peine, Pékin respirait, au propre comme au figuré. Pour la première fois depuis leur arrivée, les journalistes et les sportifs venus en Chine pour les Jeux olympiques ont vu le « smog », le brouillard d’humidité et de pollution qui enveloppe souvent la ville en été, se lever. Une accalmie de courte durée puisque mardi, ce smog, vécu comme un indicateur de la pollution de l’air, était de retour.Aujourd’hui, alors que s’ouvrent les JO, personne ne sait de quelle couleur sera le ciel pour la dernière épreuve, le marathon, qui doit normalement se tenir le 24 août. Mais déjà, l’Éthiopien Haile Grebreselassie, détenteur du record du monde de la discipline, a annoncé qu’il ne courrait pas les 42,195 kilomètres à Pékin. L’athlète, qui souffre d’asthme d’effort, ne souhaite pas risquer la contre-performance ou l’incident grave de santé en raison de la pollution. De nombreuses délégations dotent d’ailleurs leurs athlètes de masques anti-pollution.100 millions d’habitantsPourtant, les autorités n’ont pas ménagé leurs efforts pour réduire le problème du smog pékinois, malgré un contexte difficile. Pékin, 18 millions d’habitants, est entourée par la province du Hebei, qui concentre 70 millions d’habitants sur une surface grande comme un tiers de la France. À un peu plus de 100 kilomètres au sud de la capitale, l’agglomération de Tianjin dépasse les 15 millions d’habitants. Ce sont en tout plus de 100 millions de personnes qui se déplacent, se chauffent, et consomment de l’électricité issue de centrales à charbon.À Pékin, comme souvent dans les pays émergents, la pollution est caractérisée par une forte teneur en particules fines (de quelques micromètres) issues du transport, de l’industrie, mais aussi des poussières des déserts (Gobi, plateau de loess de l’ouest de Pékin) ou des routes. En été, les vents du Sud poussent les pollutions de Tianjin vers la capitale.Une pollution importéeHélène Cachier est chercheuse au laboratoire Santé, climat et environnement du CNRS et du CEA. Elle explique :« La pollution à Pékin est pour une bonne partie maintenaint une pollution importée, car à Pékin même, des mesures importantes ont été prises pour la maîtriser. » Les particuliers n’utilisent plus de fourneaux vétustes, des usines ont été fermées, les voitures suffisamment propres pour être autorisées ne roulent qu’un jour sur deux. Le tout a déjà coûté plus de quinze milliards de dollars. De nouvelles mesures pourront être prises – plus drastiques et dans un périmètre plus large – pour assurer le bon déroulement des Jeux.« Il faut comprendre que l’été est la pire saison à cause de la météo défavorable... et les Occidentaux des JO vont consommer allègrement eau et énergie pour la clim », poursuit Hélène Cachier. L’index de qualité de l’air API (Air pollution index) oscille ces jours-ci entre 95 et 115. Selon les pays, les autorités sanitaires recommandent généralement de ne pas dépasser 100. Selon la chercheuse, les mesures anti-pollution atteignent leurs limites. « Pour pouvoir améliorer durablement la situation à Pékin, il faut maintenant améliorer l’isolation des logements, et développer les transports en commun. Les centrales à charbon commencent à utiliser du charbon de meilleure qualité. »Une population demandeuseMais les JO et le spectaculaire smog pékinois ne doivent pas masquer la situation du reste de la Chine. « À Pékin, les Jeux ont certainement permis d’accélérer le processus d’amélioration de la qualité environnementale. Et je pense que les efforts vont continuer, car la population est de plus en plus demandeuse », analyse Hélène Cachier. Mais dans de nombreuses régions de Chine, dans les vallées minières par exemple, les gens sont dans des situations très précaires, où ils n’ont guère le choix et subissent de plein fouet de graves pollutions. « Si la Chine continue à progresser économiquement, la situation pourra s’améliorer. Pour l’heure, ces gens cherchent surtout à survivre. »


mardi 5 août 2008

Energie : le « mix » réunionnais, un exemple à suivre


Le programme Gerri (Green Energy Revolution Reunion Island) devrait prochainement faire de la Réunion, une île exemplaire en matière de Développement Durable. Voulu par les autorités locales, président de Région en tête, et l’Europe, ce programme concerne le tourisme, l’urbanisme, mais aussi et surtout, les transports, la production d’énergie et le stockage.

A l’instar d’autres îles, la dépendance énergétique de la Réunion, région de l’ « outre-mer européen » pose problème: 85% de l’énergie y est importée. Cette énergie est loin d’être complètement « verte » puisque 34% sont proviennent de sources renouvelables, le reste de l’électricité est d’origine fossile. Si l’on y ajoute les transports, la part des énergies renouvelables chute encore et ne représente que 2% de la facture globale.
Pourtant la Réunion fait des efforts depuis plus de 15 ans. A Jean-Louis Borloo, ministre en charge du développement durable, qui visitait l’île au mois de juillet 2008 et s’étonnait que « le solaire, ça marche fort à la Réunion et pourquoi pas chez nous ? », Thierry Demaret, fabricant des chauffe-eau solaires Giordano a répondu : « Mais Monsieur le Ministre, n’importe qui à la Réunion peut louer son chauffe-eau solaire pour 27 euros par mois ! » Cette mesure est portée depuis … 1991 par l’organisation européenne Feder (Europe) et la Région.
On voit partout des chauffe-eau solaires, en bordure de mer comme à 2 000 mètres d’altitude et ils sont intégrés à l’architecture réunionnaise. En nombre d’équipements, la Réunion occupe la deuxième place européenne, après Chypre ! Reste que pour 10 000 équipements solaires vendus chaque année, 20 000 sont encore électriques. « Pour 2025, on vise les 300 000 installations solaires» avance plein d’optimisme, Christophe Rat, directeur de l’ARER(Agence Région des Energies Renouvelables).

dimanche 3 août 2008

Princess Elisabeth : Une station polaire sans empreinte écologique


La station polaire Princess Elisabeth verra le jour en février 2009. Cette base totalement éco-construite avec un design innovant sera la seule du genre à afficher un bilan carbone zéro. Ce projet belge est mené sous l’égide de l’International Polar Foundation. Créée en 2002, par l’explorateur Alain Hubert, cette fondation travaille à la sensibilisation et à l’information des pôles.

Le nom de la nouvelle station polaire Princess Elisabeth est symbolique. La fille aînée du prince Philippe, premier en ligne dans la succession d’Albert II au trône de Belgique et président d’honneur de l’International Polar Foundation, représente symboliquement les futures générations, ainsi le droit à leur existence. Cette station, par sa vocation, va contribuer au développement durable par la connaissance toujours plus poussée de l’environnement, particulièrement du réchauffement climatique. « Passerelle entre société et science, la station Princess Elisabeth est un projet citoyen dont l’objectif est d’informer le public sur le réchauffement climatique » affirme Thierry Touchais, directeur général de la fondation. Station propre sur terrain en fricheSur 52 stations polaires actives en Antarctique, Princess Elisabeth est la seule qui soit éco-construite. Il n’en existe pas non plus d’équivalent en Arctique. Avec une architecture au design très innovant, elle affiche ses objectifs : « zéro émission » de CO². Neuf éoliennes de 6 Kwh chacune, quelques centaines de mètres carrés de panneaux photovoltaïques et thermiques en co-génération avec les bioréacteurs concourent à supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre. Ajoutons à cela l’aménagement d’une station de traitement des eaux usées (75% des eaux usées seront affectées à un deuxième usage) : l’empreinte environnementale de la station devrait être très limitée, voire nulle. Située sur un terrain encore inexploré, à l’est du pôle, sur une barre rocheuse granitique à 1400 mètres d’altitude, 200 km des côtes et à 30 km du plateau (où est située la station française Concordia), Princess Elisabeth pourra accueillir une vingtaine de scientifiques internationaux. Son programme sera coordonné par le service public fédéral belge de programmation politique scientifique (BELSPO). La recherche comprendra de multiples domaines dont la météorologie, la sismographie, la glaciologie, le magnétisme terrestre, et l’étude des changements climatiques. Sa localisation est stratégique en ce qu’elle offre un large éventail de recherches dans la chaîne de montagnes Sør Rondane, le plateau antarctique, les glaciers et la côte. Une fondation pour porter le projet Le projet Princess Elisabeth Antarctica est né à l’initiative de l’International Polar Foundation. Fondation d’utilité publique, crée en 2002 à Bruxelles, elle vise à promouvoir la recherche polaire comme outil de sensibilisation et de compréhension des mécanismes climatiques fondamentaux et, par ce biais, convaincre la société d’agir dès maintenant et avec responsabilité pour léguer un monde durable aux générations futures. La station sera gérée par un Secrétariat Polaire qui visera à instaurer une base légale pour la gestion matérielle de la base, des activités de recherche qui y seront menées et de la promotion des connaissances qui y auront été acquises. Celui-ci est reconnu, depuis le 11 juin dernier, en tant que service d’Etat à gestion séparée. Son conseil d’administration sera formé d’une parité de membres issus des secteurs public et privé. Il sera composé d’un directeur, de cinq représentants du secteur privé nommés par l’IPF, et de cinq représentants de différents ministères belges, dont deux de la Politique scientifique fédérale belge, BELSPO, et un représentant détaché respectivement par les ministères belges des affaires étrangères, de l’environnement et de la défense. Au total, le coût estimé du projet s’élève à 12,7 millions d’euros. En 2006, BELSPO s’est vue octroyer par le Conseil des Ministres un budget supplémentaire d’un million d’euros par an pour 2008 et 2009, pour le fonctionnement, la gestion et l’entretien de la station, ainsi que, par la suite 500 000 euros par an pour le déploiement des programmes de recherche. Les autres apports de financement viennent de sponsors privés ainsi que de dons. Suez, partenaire technique majeur avec Electrabel et Laborelec, est totalement investit dans le projet.
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