lundi 25 février 2008

10 conseils pour une bonne politique RSE

I. Des recherches préalables tu feras (RECHERCHE)

Qui dit Responsabilité Sociale de l’Entreprise, dit immanquablement parties prenantes (stakeholders). La plupart de celles-ci sont déjà connues de l’entreprise : son personnel, ses fournisseurs, ses clients ou ses actionnaires pour n’écrire que les principales.
Pour être plus complète dans sa démarche RSE, l’entreprise s’intéressa aussi au secteur non marchand ou Not For Profit. Il ne suffira pas pour elle d’ouvrir un répertoire téléphonique ou de pianoter l’URL d’une ONG ou d’une ASBL connue pour la sponsoriser. Trop facile, et ni l’entreprise ni l’association choisie ne seront gagnantes. Il ne faudra pas non plus que le choix soit émotionnel (un CEO décide de soutenir une association qui est en même temps dirigée par le cousin de sa femme).
Il s’agira au contraire de chercher à mettre au point une situation win/win (L’entreprise et l’organisation sont gagnantes). Pour cela, l’entreprise commencera par faire une petite étude interne auprès de ses parties prenantes connues, tiendra compte de son core business et prendra le temps nécessaire à choisir une ONG et/ou une ASBL avec autant de soin qu’elle a choisi ses fournisseurs. L’ONG et/ou l’ASBL quant à elle, veillera au bien fondé de cette collaboration (association d’image, communication, etc.), et à ce qu’elle y gagne également. La Question à se poser est : « Où ma collaboration sera-t-elle la plus utile, pour une organisation et pour mon entreprise ? »

II. Une stratégie à long terme tu feras (LONG TERME)

Le mot « stratégie » n’a ici aucune connotation négative mais est bien à prendre dans le sens « faire pour que cela soit le plus efficace possible». Dans une telle relation, il ne faut pas seulement tenir compte du projet de société. Le plus important est de trouver une équation, une collaboration évidente (donc, ne nécessitant pas de longues recherches à la compréhension de cette collaboration par le public). Il faudra de préférence trouver un thème commun, un « terrain d’entente » à l’organisation et à l’entreprise. Cette démarche permettra le long terme, souhaitable pour les deux partenaires, et rendra la visibilité des 2 partenaires plus grande. L’entreprise sera beaucoup plus efficace dans la collaboration si elle est active dans un domaine qu’elle connait. La Question à se poser est : « La collaboration se fait-elle dans un domaine que je connais ou pas, travaillons-nous ensemble ?«

III. Aussi concret que possible, tu seras (CONCRET)

Pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, la RSE doit être des plus concrètes, car il y a des problèmes à résoudre, ou en tous cas à résorber, sur cette terre : l’environnement, la faim dans le monde, le changement climatique pour n’en citer que quelques-uns. Si on n’est pas concret, on ne sert à rien ou à pas grand chose. Deuxièmement, la RSE doit être mesurable d’une année sur une autre ou d’une période sur une autre. Si on n’est pas concret, on ne sait pas mesurer un changement.
Troisièmement, il y aura des spectateurs de la RSE (le public, mais aussi les autres parties prenantes comme les clients, les fournisseurs, les syndicats, les ONG, les concurrents, etc.). Si on n’est pas concret, on ne fait rien et certains ne se priveront pas de le dire (image). La Question à se poser est : « Sommes-nous concrets ? »


IV. Aussi transparent que possible tu seras (TRANSPARENCE)

Il est en effet des plus importants d’être le plus transparent possible surtout si la mesure de la RSE est faite par rapport à un objectif que l’entreprise s’est elle-même fixé. Même si un objectif n’est pas atteint, il vaut mieux le dire. D’une part, parce que les « spectateurs » seront là (et ils ont raison d’être là) pour rappeler votre manquement (Aah cette image), mais aussi parce que ce sera l’occasion pour vous de démontrer vos efforts sur une période plus longue (les objectifs qui ne sont pas atteints cette année le seront l’an prochain). Le monde ne s’est pas fait en un jour et personne ne le rendra meilleur sans temps. La Question à se poser est : « Avons-nous été aussi transparents que possible?»


V. Toutes les parties prenantes tu impliqueras (IMPLICATION)


Ceci ne veut pas dire que toutes les parties prenantes seront impliquées dans le même projet, mais bien qu’elles seront informées de ce que l’entreprise a fait dans le passé, fait dans le présent et fera dans le futur. La partie prenante qui est la plus difficile à convaincre est sans aucun doute les actionnaires, alors que RSE ne veut pas forcément dire moins de chiffre d’affaires. L’entreprise aura tout intérêt a rédiger un rapport RSE (à intégrer à son rapport d’activités annuel) qu’elle distribuera à toutes ses parties prenantes. La Question à se poser est :
« Avons-nous impliqué toutes les parties prenantes de notre entreprise?»


VI. Au respect de tes missions attention tu feras (ATTENTION)

La fonction principale de l’entreprise est de gagner de l’argent, de démontrer son importance sur le marché par ses produits, que l’entreprise soit active en B-to-C ou B-to-B (to-C). Cela ne changera pas au risque de décevoir une des parties prenantes : les actionnaires. C’est la manière qui changera. Elle devra ajouter de la valeur, pas forcément palpable mais très certainement toujours visible, à ses produits et/ou services, le marketing ayant de nouveaux instruments pour ce faire. Ce qui sera aussi très important pour l’entreprise, c’est de rester dans son business, ne pas faire ce qu’une des parties prenantes fait. Si l’entreprise soutient une association locale, elle ne devra certainement pas faire le travail de cette organisation ou à la place de cette organisation (l’entreprise et son personnel pourront par exemple aider l’association par du bénévolat par exemple, mais pas en organisant à la place de l’organisation). Tout comme l’organisation ne fera pas elle non plus le business de l’entreprise. La Question à se poser est :
« Sommes-nous toujours occupé avec notre métier ?


VII. Gagnant/gagnant de la collaboration tous vous serez (WIN/WIN)

Après avoir fait les recherches nécessaires concernant ses parties prenantes, l’entreprise s’appliquera à faire un plan stratégique de ce qu’elle décidera de faire avec ses parties prenantes et en concertation avec elles. Il y aura certainement des domaines dans lesquels la RSE sera directement visible (la facture concernant les économies d’énergie ou la diminution de la quantité de papier utilisée par exemple), d’autres où l’impact RSE prendra du temps à être palpable ou visible (un changement significatif du comportement d’achat ou changement d’image corporate de l’entreprise par exemple). Ce qui est important dans la mise en œuvre d’une relation RSE, c’est qu’elle soit gagnant/gagnant, contrairement à celle du commerce ou l’acheteur a l’impression d’avoir fait une meilleure affaire que le vendeur, ou inversement. La Question à se poser est : « Avons-nous une réelle relation win/win, sommes-nous à l’aise dans cette relation ?


VIII. Ta communication à tous les niveaux tu soigneras (COMMUNICATION)

Il est certain que le département qui se verra investi de nouvelles missions est sans aucun doute celui du marketing et de la communication. Suivant la taille de l’entreprise, une personne sera occupée de façon permanente avec la RSE. La partie de la RSE concernant le personnel pourra quant à elle être assurée par la DRH.
Un plan de communication sera aussi rédigé en tenant compte de la communication externe, mais aussi interne. La Question à se poser est : « A qui devons-nous communiquer et l’avons-nous fait ?


IX. Roue de Deming (CAPITALISATION)


La roue de Deming, du statisticien l’ayant popularisé dans les années 50 William Edwards Deming, est une illustration de la méthode qualité PDCA (Plan, Do, Check and Act) particulièrement appropriée pour l’évaluation des projets RSE. Sa mise en place permet d’améliorer sans cesse l’efficacité de la RSE :

· Plan : on prépare, planifie ce que l’on va faire, en identifiant le problème, en recherchant les causes et en écrivant un plan.
· Do : on le met en œuvre, on le fait.
· Check : on contrôle, vérifie ce que l’on fait par des indicateurs de performance par exemple.
· Act : on normalise, on acte, on standardise, pour ensuite améliorer sans cesse, donc re-préparer, re-planifier, etc.

Ce cycle, représenté par une roue, est la notion de progrès.
Pour éviter de revenir en arrière et de régresser, on représente une cale sous la roue symbolisant par exemple un audit régulier, ou un système d’archivage capitalisant les pratiques, les expériences et les décisions. Les Questions à se poser sont : « Que faisons-nous ? Comment le faisons-nous ? Pouvons-nous faire mieux ?


X. Reconnaissance externe tu chercheras (AUDIT)

La reconnaissance externe est importante pour la crédibilité de l’entreprise. Si elle a une démarche RSE (et à notre sens, suivre les lois ne suffit pas à proclamer haut et fort que l’on fait de la RSE puisque la RSE est une démarche volontaire et que les lois doivent être suivies), même aussi minime que cela soit, il est important qu’elle soit constatée par un auditeur reconnu. Il est plus qu’évident que l’entreprise ne peut pas être juge de sa démarche.
L’audit vise à vérifier qu’une entreprise :

· A effectivement réalisé ce qu’elle affirme avoir fait.
· L’accomplit selon les règles de l’art.
· Est capable de réaliser ce qu’il dit vouloir faire.
· Peut connaître et estimer les risques qu’elle court.
· Peut anticiper sur l’événement pour maîtriser les changements (Source : cursus)

La Question est :
« Sommes-nous concrets et qui nous dira que ce que nous faisons est de la RSE ?

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